Thursday 19 May 2011

L'intronisation du grand maître de la loge Ouest Africaine aura t -elle lieu ?.

Tito Berlusco
INVESTITURE DE OUATTARA SAMEDI A YAMOUSSOUKRO : au menu, du champagne et des larmes de sang.

Source : Telediaspora.net : Dernière Mise à jour : 20/05/2011 (Auteur : autres)
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Une investiture a-t-elle jamais été aussi médiatisée en Afrique ? Y’a-t-il jamais eu autant de sommités à une investiture en Afrique ? On ne parle plus que de ça : Les médias nationaux et internationaux. Yamoussoukro est en fièvre, Abidjan est en transe ! Depuis plusieurs semaines , des travaux herculéens ont cours dans la capitale politique pour préparer l’évènement : curage de caniveaux, désinsectisation de la ville au lac, peinture de trottoirs... . Même Abidjan qui n’aura pas l’honneur d’abriter ce moment ne devrait pas être jalouse outre mesure. La perle des lagunes se pare de ses attributs des grands jours : des drapeaux qui flottent sur le boulevard Giscard d’Estaing, des coups de balais quasi-quotidiens, de grandes affiches dans les rues qui annoncent l’évènement… La liste des invités attendus et leurs qualités font pâlir d’envie le premier noir à la maison blanche. En tête bien évidemment sa « Seigneurie très guerrière » Nicolas Sarkozy, le grand guerrier dont la main puissante à défait le nœud de la forteresse de Laurent GBAGBO contre la clôture de laquelle partaient s’écraser telles des bulles d’eau la horde de combattants de Ouattara. Sarkozy est donc annoncé. Avec lui, « qui pouvait en douter ? », le Samouraï sud-coréen, « Maître » BanKi Moon, qui a dû enfiler son Kimono des grands combats pour la grande bataille contre Laurent GBAGBO. Pourquoi autant de fastes, autant de solennités pour l’investiture de Ouattara alors que cet évènement vient juste après celui de la commémoration des morts que Ouattara a lui même décrété ? Ces milliers de morts que Ouattara a enjambés pour en arriver là ? Les larmes ont-elles séché aussi vite au point qu’on n’y mette pas de la mesure en respect des morts ? Pourquoi ce gala des vainqueurs de la guerre maintenant alors que les ivoiriens sont sur les routes pour l’exile par milliers, ils vivotent dans les camps de réfugiés, le pain quotidien est un casse-tête, leur sécurité est problématique… La situation en Côte d’Ivoire était nettement meilleure, mais Laurent GBAGBO avait préféré organiser une modeste fête du cinquantenaire. Il disait « comme nous sommes en crise, nous allons faire quelque chose de symbolique. Après les élections, quand on va sortir de la crise celui qui sera là pourra organiser une fête grandiose… » .Et si Ouattara s’abreuvait dans cette sagesse, juste pour le respect des ivoiriens qui pleurent, qui meurent encore ; et organisait quelque chose de modeste au lieu de cette cérémonie ostentatoire?

Ouattara encore et toujours en quête de légitimité

Ce qui se déroule sous nos yeux s’appelle un « blanchissement de pouvoir ». Tout comme l’indélicat comptable qui, par une gymnastique d’opérations comptables, efface les traces de fonds acquis illégalement pour les insérer dans le circuit normal, Ouattara ploie encore sous le poids de l’endémique obsession de donner à son pouvoir tiré des décombres de la Côte d’Ivoire un visage normal. Il avait prêté serment sur une feuille de copie d’écolier pour l’expédier au conseil constitutionnel. Cela ne l’a pas guéri de sa crise d’Illégalité. Il s’est réfugié derrière la certification de Choi Young Jin, le mal à survécu. Après avoir été conduit au palais sous une escorte hors-norme dans les chars et bombardiers français et onusiens, il a appelé au secours l’institution de Paul Yao N’dré qu’il avait vulgarisée au profit de la certification de Choi, pour se donner un visage légal. Cette cérémonie d’investiture avec démesure rentre justement dans ce besoin de blanchir son pouvoir. Ses alliés de la guerre en Côte d’Ivoire le savent si bien qu’ils ne peuvent manquer de l’aider à apporter ce coup de pinceau qui puisse obstruer un tant soit peu le sang de Duékoué qui pleure toujours. Voilà pourquoi Sarkozy qui a toujours conditionné sa visite au pouvoir de Laurent GBAGBO par les moindres détails démocratiques pourra survoler Duékoué la martyre de Ouattara avec ses 800 morts qui débordent des fosses communes pour effectuer sa première visite au pays d’Houphouet Boigny. Voila pourquoi Banki Moon pourra supporter la puanteur du sang mal séché de Duékoué pour venir investir Ouattara. Voilà pourquoi Wade, Compaoré et autres Goodluck Jonathan se faufileront entre les corps en putréfaction pour venir à l’investiture de Ouattara. Voilà pourquoi, sont invités une trentaine d’artistes dont les louanges à Ouattara pourront étouffer pour l’occasion les cris de détresse des 30 000 réfugiés de la paroisse du père Cyprien à Duékoué et les hurlements des gens qui tombent encore sous les balles des rebelles à l’ouest.
Mais tout cela, c’est presque peine perdue ! Car l’image qu’on retiendra de l’arrivée au pouvoir de Ouattara, ce n’est point celle des longues files d’attente devant les bureaux de vote le 28 novembre 2010, mais celle des bombes qui pleuvaient sur Abidjan et d’un Laurent GABGBO arrêté par les forces françaises et livré aux rebelles de Ouattara pour qu’il foule le palais d’Abidjan. Les artifices ne pourront point gommer cette image .Ouattara n’est pas président en tant que vainqueur d’élections, mais vainqueur d’une guerre.Voilà ce que l'histoire écrira

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