Voici le texte que les cadres et élus Wê pro-Gbagbo avaient préparé pour lire au Palais au nom du peuple Wê, lors du rdv de ce lundi 22 octobre. Mais les cadres et "députés par défaut RHDP" des nouvelles régions du Guémon et du Cavally, craignant peut-être de mettre leur mentor en difficulté, s'y sont opposés jusqu'au bout. Conséquence: les élus et cadr
es Wê pro-Gbagbo ont décidé
de ne pas prendre part à la mascarade du lundi 22 octobre devant
Ouattara. Ils ont animé une conférence de presse pour le dire ce
dimanche 21 octobre, avant que la rencontre n'ait lieu.
Nous avons(a Resistance Parlée) a notre tour fait morceau chosi de ce discours et omit tout ce qui est anticonstitutionnel tel que le mot président attribué a un fraudeur non élu par le peuple et cela afin de respecter la loi Ivoirienne et la charte de ce groupe. Nous ne voulions en aucun cas distodre la pensée
ou les intentions des cadres We ou encore moins cree une polémique sur cette affaire en omettant le mot Présidentt . Nos intensions sont saines, le respectt de la constitution et le reétablissement de l'ordre ainsi que la restauration du patrimoine culturel et foncier comme le veulent les cadres we . En tant qu'Ivoirien certains point nous semblaient nécessaires a relever dans ce discours et c'est ce que nous avons fait. Merci de votre comprehension
Notre constat de la situation des deux régions.
Monsieur .......,
Le peuple Wê du Cavally et du Guémon a le sentiment qu’il fait l’objet d’un programme génocidaire et d’extermination systématique. Le peuple Wê a la conviction que ce programme vise son extinction, en termes d’êtres humains et en termes d’entités sociologiques et culturelles de notre pays. Ce programme vise sa disparition du grand groupe Krou, c’est-à-dire, de la liste de la soixantaine d’ethnies qui compose notre population nationale. Et pour cause, Monsieur , depuis le 19 septembre 2002, les deux régions du Cavally et du Guémon enregistrent :plus de 30.000 Wê ciblés et tués, par les forces en croisade contre l’ancien régime. Tout le monde se rappelle les 1308 personnes massacrées à Duékoué-Carrefour le 29 mars 2011; tout le monde se rappelle les 230 tués le 20 juillet 2012 lors du saccage et de l’incendie du camp de déplacés de Nahibly ; tout le monde se rappelle les massacres de Petit Duékoué et de Djitrozon qui ont fait 141 morts.
Tous ces chiffres relèvent des sommations faites par le Comité de sauvegarde du patrimoine foncier Wê à partir du comptage et du dénombrement des populations elles-mêmes, famille après famille, village après village, quartier après quartier.
Les deux régions enregistrent 15 villages complètement détruits dans le département de Toulepleu, 3 dans le département de Bloléquin, 2 dans la Sous-préfecture de Taï, le quartier Guéré et le quartier Toguéi dans la ville de Duékoué et 8 villages dans le département de Duékoué; dans les pays voisins, notamment au Libéria, les deux régions enregistrent plus de 200.000 réfugiés sur une population totale de 750.000 âmes, soit environ 27%, ceci au pic de la crise post électorale, c’est-à-dire de mars à juin 2011; ces populations ont fui les massacres des forces à l’assaut de l’ancien régime ;les deux régions enregistrent des biens en quantité incommensurable détruits ou pillés, des plantations détruites ou occupées par des hommes en armes; des valeurs culturelles, dont les mythiques « gla » (appelé communément masques) et « koui » et autres symboles profanés, des familles dispersées au vent, des milliers de handicapés à vie; les deux régions enregistrent de nombreux chefs de villages et de quartiers, de nombreux élus locaux, dont le Maire de Bloléquin, destitués arbitrairement et remplacés manu militari par des non élus.
Monsieur .......,
Les régions du Cavally et du Guémon sont devenues une charogne à la merci de toutes les populations de la sous région, notamment des populations burkinabés. Amadé Ouérémi et ses centaines d’hommes armés, dans le parc national du Mont Péko, Issiaka Tiendrébéogo dans la région de Taï, Ouédraogo Jean Pierre entre les Sous-préfectures de Diboké et Tinhou, le « Rougeot » dans la forêt classée de Goin Débé, Sana Salifou dans la forêt classée de Scio, Issa Ouédraogo entre les départements de Bloléquin et de Toulepleu, Kouanda Lassane dans la zone de Zagné; tous ces seigneurs de guerre, par des dizaines et des dizaines de véhicules et de cars venant du Burkina-Faso, organisent le repeuplement des régions du Cavally et du Guémon, abandonnées par les populations autochtones fuyant les exactions et les tueries, et cela, avec la complicité et la protection des Frci et des Dozos. Amadé Ouérémi et ses lieutenants ont dit en août 2011, à un journaliste de Fraternité Matin qui a séjourné à l’Ouest dans le cadre d’un reportage sur les massacres de populations civiles à Duékoué et je cite : « Nous avons combattu aux côtés des forces nouvelles. En récompense, on nous demande de travailler dans les forêts classées jusqu’à ce que le gouvernement nous récompense ». (cf. le Nouveau Courrier no 458 du lundi 05 mars 2012)
Le recensement de 1998, Monsieur ........., avait estimé les populations étrangères à environ à 37% dans les deux régions du Cavally et du Guémon contre 26% pour la moyenne nationale. Les exactions quasi quotidiennes des groupes armés entretiennent une atmosphère de terreur qui dissuade les populations autochtones déplacées et réfugiées de retourner dans leurs localités, leurs campements et leurs plantations.
Aujourd’hui les observateurs du mouvement de repeuplement des deux régions estiment la population étrangère à près de 75%. Le village de Zilébli dans le département de Bloléquin, où il ne reste que 5 rescapés Wê pour 300 nouveaux habitants burkinabé, est symptomatique
Monsieur ..........,
Le peuple Wê des régions du Cavally et du Guémon, ne comprend pas que son Etat, dont le premier rôle régalien est la sécurisation de ses populations, laisse des populations étrangères d’une barbarie aussi inqualifiable envahir et occuper tranquillement, une partie de ses régions
Nos propositions
Monsieur .................,
Pour la paix, dans le cadre d’une zone qui pourrait être déclarée « zone sinistrée », gérée par une Autorité ou un Commissariat, le peuple Wê souhaite
Dans le domaine de la sécurité
• la sécurisation totale des régions du Cavally et du Guémon en désarmant toutes les personnes qui ne sont pas en droit de porter les armes, en ramenant les Dozos dans leurs sphères géographiques et culturelles, en ramenant les Frci dans les casernes militaires
• le respect rigoureux des droits humains,
• la création des brigades de gendarmerie dans tous les chefs-lieux de Sous-préfectures, des pelotons et Compagnies dans les chefs-lieux de Département et d’Escadrons dans les chefs-lieux de régions,
• la création de Commissariats de Police dans les chefs-lieux de Départements, de préfectures de police et de compagnies républicaines de sécurité dans les chefs-lieux de région ;
Dans le domaine du foncier
• l’application effective à tous de la loi sur le foncier rural, du code forestier, et de la loi sur les parcs et réserves,
• l’expulsion des occupants illicites de toutes les aires protégées, notamment les forêts classées, les parcs et réserves nationaux,
• la restitution des terres villageoises illégalement occupées aux vraies propriétaires
• le désarmement de tous ceux qui, sans qualité ni autorisation, détiennent des armes à feu dans les forêts appartenant à l’Etat ou aux communautés villageoises ;
Dans le domaine de la justice
• la création d’une commission d’enquête pour les évènements de 2002 à ce jour,
• l’indemnisation des parents des personnes ayant subi des dommages corporels,
• la prise en charge psychologique des populations traumatisées ;
Dans le domaine de la reconstruction
• un plan d’urgence de reconstruction des infrastructures (réseaux d’électricité et d’eau, routes, ponts), des villages, des campements et des quartiers détruits,
• la réhabilitation et reconstruction des habitations détruites
Dans le domaine de la réconciliation
la remise en place les chefs de villages et structures villageoise destitués et rétablir leur autorité
la libération de tous les détenus et l’arrêt des arrestations intempestives et des exactions à la suite de dénonciations calomnieuses dans les campements, villages et quartiers,
• le retour de tous les déplacés et de tous les exilés
• le retour des cadres exilés et régulariser leur situation administrative et financière,
• ne pas assimiler systématiquement les jeunes Wê à des miliciens,
• régulariser la situation administrative et financière des travailleurs injustement licenciés, des élus, notamment des Députés de la troisième législature, des cadres militaires, des fonctionnaires et agents de l’Etat,
• prévoir au niveau des deux régions des structures de réinsertion et des emplois et des activités génératrices de revenus aussi bien pour les jeunes que pour les femmes,
• élargir les prisonniers Wê dont la détention est liée aux évènements de la crise post électorale
Monsieur ...............,
Le peuple Wê, comme tous les peuples de notre nation, souhaite être protégé par l’Etat .......... le chef suprême. Aucun peuple de notre nation ne veut disparaitre du fichier des soixante ethnies de notre pays. Le peuple Wê ne veut pas voir ses régions sacrifiées aux intérêts de groupes barbares et de mercenaires venus de l’étranger, encore moins aux intérêts des multinationales.
Le peuple Wê ne veut pas non plus de disparition par dilution dans ses propres régions dans une mer de populations importées d’ailleurs.
Monsieur ..........., la structure à créer, approfondira et cordonnera toutes les actions de restauration et de développement de nos régions fortement sinistrées.
Pour conclure, Monsieur ........................,
C’est ................... C’est vous seul qui devez conduire les réparations et la reconstruction de toutes les infrastructures, mais aussi et surtout de la superstructure de notre pays. Le ressort de la synthèse culturelle est cassé, Monsieur ............ Tant qu’une partie de notre société est brimée par une autre ; tant qu’un Agni ou un Dida ou un Lobi occupera, par la force d’une kalachnikov, le domicile, le campement, la plantation d’un Koyaka ou d’un Ebrié, nous ne retrouverons jamais la paix.
Monsieur ....................,
La pollinisation croisée et le télescopage des ethnies pour reprendre les termes de Aimée Césaire, nous voulons dire le brassage de nos soixante ethnies, de leurs cultures, de leurs philosophies, de leurs croyances, qui constituent le métabolisme de maturation de notre nation, initiées par le père fondateur, le président Félix Houphouët Boigny et encouragées par tous vos prédécesseurs, doit reprendre sa dynamique. Nous devons reprendre, impérativement,........., notre route vers la synthèse culturelle, le modus vivendi qui fondait la paix, la cohésion sociale et le bon vivre dans notre pays.
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